Toi qui as pris « la parole
par la main »1 et l’as conduite
sur des chemins de ferveur,
tu as dit « Tu sais, ce n’est pas moi qui dirai ton voyage.
Je glisserai pourtant au secret de ton bissac un
soupçon de festin pour les haltes désertes. »2
Voilà le jour venu où tu poses
le fardeau de douze années qui chantent encore
et te disent merci de les avoir aimées.
Tu veux t’émerveiller d’autres signes,
d’autres visages, d’autres discours,
tu nous laisses
jouer avec le feu, car « C’est un jeu,
c’est un jeu dangereux, le poème »3
écris-tu prudemment.
Tu veux poursuivre ailleurs
ta « quête d’azur aux fourches du figuier »4
avec nos mots vainement agrippés
à ton « écharpe de nuages »5.
Mais peut-on retenir
une force qui va,
avec « quelque intuition
de l’espace »6 ?
Tu veux chercher ailleurs,
loin de Saint-germain-des prés,
là-bas, vers le nord, « à l’autre bout
du temps, du rêve, de la question,
sur le versant secret de la parole,
la réponse juste. »7
Reviens nous instruire
ensuite du « soir lucide et doux »8,
« des humbles cargaisons de vouloir vivre ensemble »9
et nous tenir dans tes bras
« à grandes enjambées du cœur »10.
Danièle Corre
6 janvier 2010
1 P.7 Maurice Lestieux Le poète, c’est vous ! Éditions Gerbert
2 p.58 Ibid.
3 p.30 Ibid.
4 p.25 Ibid.
5 p.61 Ibid.
6 p.62 Ibid.
7 p.62 Ibid.
8 p.80 Ibid.
9 p.84 Ibid.
10p.87 Ibid.
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