Jean-Louis BERNARD,
Prix ALIENOR 2011
et les poètes d'Aliénor
le 9 juin 2012
le 9 juin 2012
Pour la dernière séance de la saison le Cercle Aliénor a reçu le poète Jean-Louis Bernard, Prix ALIENOR 2012 pour son recueil Calligraphie de l'ombre.
Il est l'auteur de nombreux recueils, entre autres Miroirs (1985), La mort s’est noyée (1985), Territoire d’argile (1988), L’empreinte et la source (1991), Battements de mémoire (1995), A l’aplomb du silence (1996), Terres de haute veille (1999), Au pays des patiences (2ooo), Sous le ressac des solitudes (2oo2), Grimoire des effacements (2oo3), De mémoire et d’errance (2oo6), Au juste amont des anges, Prix d’Estieugues (2007), En lisière d’absence (2oo8), etc...
Sa poésie nous a été présentée par Béatrice Marchal, auteur de La Poésie française depuis Baudelaire (Dunod, 1999), et Les Chants du silence, Olivier Messiaen, fils de Cécile Sauvage ou la musique face à l’impossible parole (Éd. Delatour, 2008), et aussi de Poèmes, Tant va le regard (Éd. La Porte, 2007).
La présentation était donc centrée sur le dernier recueil de Jean Louis Bernard, Calligraphie de l'ombre.
Béatrice Marchal nous a invités à suivre cette écriture du "creusement"
en trois étapes. Premièrement elle s'est interrogée sur la condition
existentielle du poème et du poète. Puis elle s'est penchée sur le
poème et sa création pour enfin conclure sur la manière dont s'énonce
le sens du poème.
Elle
a ainsi percé un itinéraire dans une poésie qui résiste par sa densité.
Une poésie rudimentaire qui s'enracine dans un canevas lexical et
thématique qui révèle la terre, l'eau vive, l'air et le feu de la
foudre dans leur force symbolique. Face à ces forces surgit l'être,
cueilleur de rêves pour investir le labyrinthe. Il est entouré d'ombres
et trouve refuge dans la nuit, lui qui a perdu l'orient et se définit
comme architecte du désastre. La nuit apparaît alors comme le lieu où
peut resurgir la lumière d'un lendemain déjà en déroute. La nuit est la
grande célébrante qui lie tous les cieux en jachères. Dans l'interstice
de ces friches entre ombre et nuit s'inscrit le poème et sa création.
Celui-ci permet de surmonter l'errance et s'enracine dans
ce vacillement entre ombre et nuit. La détresse du poète devient alors
radieuse et se peuple de voix qui cherchent à saisir l'instant du
vertige. L'errance laisse sa place au pas sédicieux et le poète se
transforme en luthier de vie.
Ce
chant poétique s'élève alors pour que demeure l'inespéré et l'art
poétique devient un art de vie. Ainsi Béatrice Marchal souligne les
quelques infinitifs qui apparaissent comme autant de jalons qui
permettent de s'affranchir de l'espace et du temps et qui contiennent
toutes les potentialités de l'action, de la vie et assurent l'audace de
la nuit. Le poète peut alors traquer la beauté jusqu'à l'épuisement de
l'ultime non dit.
L'enjeu de cette traque n'est autre que le désir retrouvé "Nous sommes le désir (...) redevenu imaginable".
Après cette brillante invitation à la lecture des poèmes de Jean Louis
Bernard, les membres du Cercle ont pu échanger avec le poète et lui
poser de nombreuses questions.
Enfin, tradition oblige, en cette dernière séance de la saison tous les poètes d'Aliénor ont pu faire lecture de leurs textes.
À la rentrée donc
Grégoire Bergasa
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire