Aliénor
Cercle de poésie et d'esthétique Jacques G.Krafft
a eu l'honneur de vous inviter
à la séance du
Samedi 9 décembre 2017 à 16 h 15 précises
à la Brasserie Lipp (salle du 1er étage)
151, Boulevard Saint-Germain
à Paris 6ème
Marie-Lise Corneille Prix Aliénor 2017. |
Le prix ALIENOR 2017
a été décerné à Marie-Lise CORNEILLE
pour son recueil : L’Or du désir
*
Simone LANDRY : A l’occasion de la sortie récente de : Encore quelques années à vivre, une éternité
*
Les deux livres sont parus
aux Éditions de L’Harmattan.
Marie-Lise Corneille, L’Or
du désir, Prix Aliénor 2017, L’Harmattan, juin 2017, 124 p., 14,50 euros.
L’Or du désir
Ce qui frappe d’abord, c’est le
choix de l’image, dans une poésie où l’amour de la vie se traduit par un
intérêt passionné pour toutes les réalités qui la composent, des plus
majestueuses aux plus banales : ainsi les montagnes – « Figées/ Les roches
prennent la pose,// Lévitent, Incandescentes, Angéliques,// Dans le midi de notre
désir » –, mais aussi le stylo « niché dans l’urne de trois
doigts », le portable « cerveau de poche », la route qu’épluche
« le couteau/ D’un phare de voiture », ou encore les applaudissements
produits par des « mains crotales » qui tiennent autant de
l’instrument de musique que du dangereux serpent. Si furtives que soient les
scènes saisies dans le quotidien, l’acuité du regard est toujours là, souvent
empreinte d’humour, voire d’ironie, auxquels s’allie la profondeur comme dans
ce « photomaton » où
la poète saisit à la fois ses « cernes de chouette » et son visage
« jeté dans le vide/ […] passeport/ pour la mort ».
Marie-Lise Corneille, L’Or du désir, Prix Aliénor 2017 |
Car si la volonté de définir au
mieux la réalité se fait, chez Marie-Lise Corneille, à travers le prisme d’une
véritable poésie – « La mer,
grande huître grasse/ Sous les dièses de la lumière » –, elle est souvent empreinte d’une
touche philosophique, juste assez légère pour interroger le sens de la vie. En
témoignent de très courts poèmes, dont la concision fait mouche :
« L’éphémère est la racine de l’éternel ». Pourtant s’imposent,
surtout vers la fin du recueil, des textes plus longs, sous forme de dialogues
ou d’historiettes dont l’« inquiétante étrangeté » peut faire écho à
l’univers d’un Beckett ou Hopper, à moins qu’elle ne relève de ce thème de la
migration et de l’exode qui parcourt discrètement le recueil, illustré par les
oiseaux, les bateaux ou d’hommes dont l’exil est intérieur.
Toutefois ces bémols, chez une
poète qui est aussi musicienne, ne masquent pas son credo que « le rien
n’existe pas ». Marie-Lise Corneille est une femme dont « l’esprit en
nacelle » la garde, elle et ses lecteurs, « en paradis-ciel ».
Par son regard à la fois lucide et lumineux, par une sagesse qui est fruit des
souffrances surmontées, sa poésie se veut goût de la vie et indéracinable foi
en cette dernière.
Béatrice Marchal
Le Comité Aliénor
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