mardi 23 octobre 2012

Quartier Saint-Merri

Au quartier Saint-Merri,
dans les pas de Gérard de Nerval,
Robert Desnos et André Hardellet,
par
Aumane PLACIDE
et Patrick PICORNOT,




mercredi 4 juillet 2012



Jean-Louis BERNARD,
Prix ALIENOR 2011

et les poètes d'Aliénor


le 9 juin 2012


Pour la dernière séance de la saison le Cercle Aliénor a reçu le poète Jean-Louis Bernard, Prix ALIENOR 2012 pour son recueil Calligraphie de l'ombre.

Il est l'auteur de nombreux recueils, entre autres  Miroirs (1985), La mort s’est noyée (1985), Territoire d’argile (1988) L’empreinte et la source (1991),  Battements de mémoire (1995) A l’aplomb du silence (1996), Terres de haute veille (1999),  Au pays des patien­ces (2ooo),  Sous le ressac des soli­tu­des (2oo2),  Grimoire des effa­ce­ments (2oo3),  De mémoire et d’errance (2oo6), Au juste amont des anges, Prix d’Estieugues (2007) En lisière d’absence (2oo8), etc...

Sa poésie nous a été présentée par Béatrice Marchal, auteur de La Poésie française depuis Baudelaire (Dunod, 1999), et Les Chants du silence, Olivier Messiaen, fils de Cécile Sauvage ou la musique face à l’impossible parole (Éd. Delatour, 2008), et aussi de Poèmes, Tant va le regard (Éd. La Porte, 2007).

 La présentation était donc centrée sur le dernier recueil de Jean Louis Bernard, Calligraphie de l'ombre. Béatrice Marchal nous a invités à suivre cette écriture du "creusement" en trois étapes. Premièrement elle s'est interrogée sur la condition existentielle du poème et du poète. Puis elle s'est penchée sur le poème et sa création pour enfin conclure sur la manière dont s'énonce le sens du poème.

Elle a ainsi percé un itinéraire dans une poésie qui résiste par sa densité. Une poésie rudimentaire qui s'enracine dans un canevas lexical et thématique qui révèle la terre, l'eau vive, l'air et le feu de la foudre dans leur force symbolique. Face à ces forces surgit l'être, cueilleur de rêves pour investir le labyrinthe. Il est entouré d'ombres et trouve refuge dans la nuit, lui qui a perdu l'orient et se définit comme architecte du désastre. La nuit apparaît alors comme le lieu où peut resurgir la lumière d'un lendemain déjà en déroute. La nuit est la grande célébrante qui lie tous les cieux en jachères. Dans l'interstice de ces friches entre ombre et nuit s'inscrit le poème et sa création. Celui-ci permet de surmonter l'errance et s'enracine dans ce vacillement entre ombre et nuit. La détresse du poète devient alors radieuse et se peuple de voix qui cherchent à saisir l'instant du vertige. L'errance laisse sa place au pas sédicieux et le poète se transforme en luthier de vie.
Ce chant poétique s'élève alors pour que demeure l'inespéré et l'art poétique devient un art de vie. Ainsi Béatrice Marchal souligne les quelques infinitifs qui apparaissent comme autant de jalons qui permettent de s'affranchir de l'espace et du temps et qui contiennent toutes les potentialités de l'action, de la vie et assurent l'audace de la nuit. Le poète peut alors traquer la beauté jusqu'à l'épuisement de l'ultime non dit.
L'enjeu de cette traque n'est autre que le désir retrouvé "Nous sommes le désir (...) redevenu imaginable".
  Après cette brillante invitation à la lecture des poèmes de Jean Louis Bernard, les membres du Cercle ont pu échanger avec le poète et lui poser de nombreuses questions. 
Enfin, tradition oblige, en cette dernière séance de la saison tous les poètes d'Aliénor ont pu faire lecture de leurs textes. 
À la rentrée donc
Grégoire Bergasa

dimanche 20 mai 2012

"En compagnie de José Millas-Martin"


présentation de Gérard Cléry 


et de Maurice Cury

avec lectures de Guy Chaty


et de Colette Klein

dimanche 15 avril 2012

André Dhôtel et la poésie par Christine Dupouy

Choses d'ici-bas

Il y avait au temps des blancs pommiers
une fourmilière qui ressemblait à une mosquée.
Chaque fourmi portait une balle de marchandises.
Et la caravane avec les bagages
s'en venait sur les continents d'avril ...

Il y avait un héron dont le plumage
était plein de l'odeur de ciel
tant il avait volé haut et longtemps.
Il revenait au gué familier
et, se penchant sur ses ailes grises
descendait vers les fleurs des prés.

Quand les heures du matin,
partant de l'église, s'en allaient aux champs,
il y avait une fille si belle

que trois enfants l'aimaient et qu'elle n'aimait personne.
Elle se hâtait ainsi sans songer
et ses pieds couraient comme des perdreaux.
André Dhôtel





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dimanche 11 mars 2012

les chemins d'Yves Bonnefoy par Anne Mortal


Lecture par Colette Klein

Le 10 mars 2012 le Cercle Aliénor recevait Anne Mortal. Spécialiste de Julien Gracq, Gustave Roud, Philippe Jaccottet, André Du Bouchet, Pierre-Albert Jourdan, elle nous a proposé de la suivre sur Les chemins d'Yves Bonnefoy. Après une rapide présentation biographique du poète, elle nous a invités à pérégriner et traverser différents carrefours. Carrefours entre l'image et la présence, le mouvement et l'immobilité. En effet, le refus d'Yves Bonnefoy d'une poésie qui ne tienne qu'au songe l'a irrémédiablement poussée à travailler sur la notion de présence qui s'ancre dans un corps et dans un lieu.

Muriel Bergasa










mercredi 15 février 2012

Fulgurances de Bretagne par Christian Pelletier

Le 11 février 2012 le Cercle Aliénor s'est réuni à la Brasserie Lipp autour de Christian PELLETIER. Son intervention avait pour titre FULGURANCES DE BRETAGNE.

Il nous a conduits vers cette langue bretonne qui met le verbe en premier, la convertissant en une langue de l'action et de l'imprécation. Il nous a guidés vers un pays où la "pluie se déshabille" et pour nous, il a osé révéler à la lueur du "rayon vert" les mots d'Anthony l'Héritier, Gilles Baudry, Georges Perros ou encore Francine Caron.

Par cette présentation nous avons pu découvrir que véritablement "Bretagne est Univers", selon Saint-Pol-Roux .

Muriel Bergasa

mardi 24 janvier 2012

André Laude par André Cuzon

Le 14 janvier 2011, le Cercle Aliénor a reçu André Cuzon pour parler de l'œuvre d'André Laude. Voici quelques photographies de la rencontre, réalisées par Muriel Bergasa


 



mercredi 14 décembre 2011

Alexandre Voisard : La poésie en chemins de ronde, le samedi 10 décembre 2011




"Rappels incessants des origines au creux du poème. C'est pourquoi celui-ci est (quant à moi) hanté d'enfance. A n'en pas douter, il s'agit d'un jaillissement de source impossible à retenir ni à apaiser."


lundi 21 novembre 2011

René Guy Cadou par Claude Cailleau




"J'ai toujours habité de grandes maisons tristes/ Appuyées à la nuit comme un haut vaisselier..."

René Guy Cadou

Quand il écrit, parlant de la vie: "... dans cette grande journée/ je ne passerai pas pour un vieil habitué". Une pensée le réconforte, qu'il formule comme un appel au secours: "Le temps qui m'est donné, que l'amour le prolonge".

Quelques photos ( Muriel Bergasa) de la séance du samedi 12 novembre 2011

vendredi 21 octobre 2011

Mémoire et archives littéraires
par Claire Paulhan

Mon travail "est un devoir, une responsabilité et une charge ", "un devoir de préservation, de transmission."
Claire Paulhan











photos prises lors de la séance
du 8 octobre 2011
par Muriel Bergasa

lundi 13 juin 2011

Remise du Prix Aliénor 2010 - Claudine BOHI





Même pas
Claudine Bohi

éditions Le bruit des autres
prix Aliénor 2010

Il s'agit ici d'un recueil composé de deux parties où s'exprime, sans ponctuation, - sauf des points d' interrogation - dans l'espace de la page, le cri silencieux de l'être brusquement renvoyé à sa solitude, jeté hors du monde des vivants ordinaires.

Les mots sont là pourtant pour dire, mais "le sac des mots est tombé/ il a éclaté" (p13). "Les mots n'ont pas d'appui" (p39) "Tous les mots/ sont pliés muets" (p.64). La syntaxe se brise. Dès la 1ère partie, le rythme adopte la respiration courte de celui qui cherche son souffle, se heurte à de lancinantes questions auxquelles personne ne répond: "vers qui entendre/ tu ne sais pas. vers qui aller...vers qui trouver" (p.31)
" Venant de si long/ chacun fait halte en l'autre/ chacun repart/ vers où? " (p.57)

Cependant, il faut avancer, avec tout son corps meurtri: "il faut avancer dans la chair/ fendre la glace" (p.14), "avec ce quelque chose d'arraché/ tout au fond" (p.29), "ranger la peau sous la chair vive" (p.64)

Le "tu", pronom personnel utilisé en première partie, fait place au pronom indéfini "on" dans la seconde où, malgré la conscience aiguë du corps douloureux, l'identité se perd dans le grand mouvement des vivants, - parmi "ceux qui tournent sur les boulevards/ circulaires les passants de notre vie" (p.77) -, "dans le grand bazar humain qui pleure au fond/ qui se déchire qui se fracasse" (p.78).

Le remède pour moins souffrir serait-il de "s'asseoir dans/ le couloir on ne fait pas de bruit on ne/ se dérange pas soi-même" (p.80) ? La ronde des mots emporte de page en page dans un flux de plus en plus large: "on dessine la vie avec les lèvres" (p.84), "on prend sa place dans le cortège on va" (p.85) puisque le poète appartient à la communauté humaine: "on a fait son devoir" (p.85), se demandant si le chagrin ne va pas détruire l'être entier, si faire semblant suffit. "On est séparé des autres par un verre transparent" (p.94); "On a du mal avec/ nos rôles personne ne veut nous applaudir/ on joue tout de travers" (p.93). Quel repos serait de se glisser dans l'existence de ceux qui sont sûrs d'eux-mêmes et de parler avec leurs voix!

L'interrogation du poète est la nôtre: qu'avons-nous décidé de nos vies ? Qui sommes-nous? Nous connaissons-nous, puisque nous nous découvrons sans cesse à chaque heurt du chemin qu'il nous est donné de parcourir ?
" on s'est trompé peut-être on est resté dans notre/ enfance c'est elle qui dure encore ce n'est pas bien on/ n'est pas raisonnable c'est ça qui nous fait mal il faut/ bien accepter..." (p.99)

Si le recueil se termine sur le constat de la séparation des êtres: "on est des parallèles on ne se croise pas/ ne se rencontre pas..." sur la proposition du refus d'aimer afin d'éviter toute souffrance, le poète se révolte: "n'aimer rien personne/ juste soi-même mais nous on ne veut pas mais nous/ on ne peut pas on n'arrive pas..." (p. 100)

Aussi, en attribuant le prix Aliénor 2010 - prix anniversaire des 60 ans du cercle Aliénor- à Claudine Bohi, qui a su si bien exprimer la douleur universelle de l'être abandonné à sa seule existence, au rien immense qui toujours menace, nous lui proposons ce que nous offre la page 92 de son recueil:

"ouvrir ses mains dans la lumière se laisser
réchauffer bercer dorloter se délasser
se défaire en somme du poids de l'invisible"

Danièle Corre

le 11 juin 2011