mardi 23 octobre 2012
Quartier Saint-Merri
mercredi 4 juillet 2012
le 9 juin 2012
Pour la dernière séance de la saison le Cercle Aliénor a reçu le poète Jean-Louis Bernard, Prix ALIENOR 2012 pour son recueil Calligraphie de l'ombre.
Il est l'auteur de nombreux recueils, entre autres Miroirs (1985), La mort s’est noyée (1985), Territoire d’argile (1988), L’empreinte et la source (1991), Battements de mémoire (1995), A l’aplomb du silence (1996), Terres de haute veille (1999), Au pays des patiences (2ooo), Sous le ressac des solitudes (2oo2), Grimoire des effacements (2oo3), De mémoire et d’errance (2oo6), Au juste amont des anges, Prix d’Estieugues (2007), En lisière d’absence (2oo8), etc...
Sa poésie nous a été présentée par Béatrice Marchal, auteur de La Poésie française depuis Baudelaire (Dunod, 1999), et Les Chants du silence, Olivier Messiaen, fils de Cécile Sauvage ou la musique face à l’impossible parole (Éd. Delatour, 2008), et aussi de Poèmes, Tant va le regard (Éd. La Porte, 2007).
dimanche 20 mai 2012
dimanche 15 avril 2012
André Dhôtel et la poésie par Christine Dupouy
Il y avait au temps des blancs pommiers
Et la caravane avec les bagages
s'en venait sur les continents d'avril ...
Il y avait un héron dont le plumage
était plein de l'odeur de ciel
tant il avait volé haut et longtemps.
Il revenait au gué familier
et, se penchant sur ses ailes grises
descendait vers les fleurs des prés.
Quand les heures du matin,
partant de l'église, s'en allaient aux champs,
il y avait une fille si belle
Elle se hâtait ainsi sans songer
et ses pieds couraient comme des perdreaux.
André Dhôtel
dimanche 11 mars 2012
les chemins d'Yves Bonnefoy par Anne Mortal
mercredi 15 février 2012
Fulgurances de Bretagne par Christian Pelletier
Il nous a conduits vers cette langue bretonne qui met le verbe en premier, la convertissant en une langue de l'action et de l'imprécation. Il nous a guidés vers un pays où la "pluie se déshabille" et pour nous, il a osé révéler à la lueur du "rayon vert" les mots d'Anthony l'Héritier, Gilles Baudry, Georges Perros ou encore Francine Caron.
Par cette présentation nous avons pu découvrir que véritablement "Bretagne est Univers", selon Saint-Pol-Roux .
Muriel Bergasa
mardi 24 janvier 2012
André Laude par André Cuzon
mercredi 14 décembre 2011
Alexandre Voisard : La poésie en chemins de ronde, le samedi 10 décembre 2011
lundi 21 novembre 2011
René Guy Cadou par Claude Cailleau
"J'ai toujours habité de grandes maisons tristes/ Appuyées à la nuit comme un haut vaisselier..."
René Guy Cadou
Quand il écrit, parlant de la vie: "... dans cette grande journée/ je ne passerai pas pour un vieil habitué". Une pensée le réconforte, qu'il formule comme un appel au secours: "Le temps qui m'est donné, que l'amour le prolonge".
Quelques photos ( Muriel Bergasa) de la séance du samedi 12 novembre 2011
vendredi 21 octobre 2011
lundi 13 juin 2011
Remise du Prix Aliénor 2010 - Claudine BOHI
Même pas
Claudine Bohi
éditions Le bruit des autres
prix Aliénor 2010
Les mots sont là pourtant pour dire, mais "le sac des mots est tombé/ il a éclaté" (p13). "Les mots n'ont pas d'appui" (p39) "Tous les mots/ sont pliés muets" (p.64). La syntaxe se brise. Dès la 1ère partie, le rythme adopte la respiration courte de celui qui cherche son souffle, se heurte à de lancinantes questions auxquelles personne ne répond: "vers qui entendre/ tu ne sais pas. vers qui aller...vers qui trouver" (p.31)
" Venant de si long/ chacun fait halte en l'autre/ chacun repart/ vers où? " (p.57)
Cependant, il faut avancer, avec tout son corps meurtri: "il faut avancer dans la chair/ fendre la glace" (p.14), "avec ce quelque chose d'arraché/ tout au fond" (p.29), "ranger la peau sous la chair vive" (p.64)
Le "tu", pronom personnel utilisé en première partie, fait place au pronom indéfini "on" dans la seconde où, malgré la conscience aiguë du corps douloureux, l'identité se perd dans le grand mouvement des vivants, - parmi "ceux qui tournent sur les boulevards/ circulaires les passants de notre vie" (p.77) -, "dans le grand bazar humain qui pleure au fond/ qui se déchire qui se fracasse" (p.78).
Le remède pour moins souffrir serait-il de "s'asseoir dans/ le couloir on ne fait pas de bruit on ne/ se dérange pas soi-même" (p.80) ? La ronde des mots emporte de page en page dans un flux de plus en plus large: "on dessine la vie avec les lèvres" (p.84), "on prend sa place dans le cortège on va" (p.85) puisque le poète appartient à la communauté humaine: "on a fait son devoir" (p.85), se demandant si le chagrin ne va pas détruire l'être entier, si faire semblant suffit. "On est séparé des autres par un verre transparent" (p.94); "On a du mal avec/ nos rôles personne ne veut nous applaudir/ on joue tout de travers" (p.93). Quel repos serait de se glisser dans l'existence de ceux qui sont sûrs d'eux-mêmes et de parler avec leurs voix!
L'interrogation du poète est la nôtre: qu'avons-nous décidé de nos vies ? Qui sommes-nous? Nous connaissons-nous, puisque nous nous découvrons sans cesse à chaque heurt du chemin qu'il nous est donné de parcourir ?
" on s'est trompé peut-être on est resté dans notre/ enfance c'est elle qui dure encore ce n'est pas bien on/ n'est pas raisonnable c'est ça qui nous fait mal il faut/ bien accepter..." (p.99)
Si le recueil se termine sur le constat de la séparation des êtres: "on est des parallèles on ne se croise pas/ ne se rencontre pas..." sur la proposition du refus d'aimer afin d'éviter toute souffrance, le poète se révolte: "n'aimer rien personne/ juste soi-même mais nous on ne veut pas mais nous/ on ne peut pas on n'arrive pas..." (p. 100)
Aussi, en attribuant le prix Aliénor 2010 - prix anniversaire des 60 ans du cercle Aliénor- à Claudine Bohi, qui a su si bien exprimer la douleur universelle de l'être abandonné à sa seule existence, au rien immense qui toujours menace, nous lui proposons ce que nous offre la page 92 de son recueil:
"ouvrir ses mains dans la lumière se laisser
réchauffer bercer dorloter se délasser
se défaire en somme du poids de l'invisible"
Danièle Corre
le 11 juin 2011